jeudi 13 février 2014

Paul Jorion et la chambre de Ames.

Paul Jorion et la chambre de Ames.

Dans la suite de la publication, sur son blog, de Un déjeuner sur l'herbe  Paul publie, sans me demander mon avis et sous un  titre qu’il ne comprend pas, une note privée initialement destinée à Michel Leis.  En évoquant Adelbert Ames, je faisais référence à l’auteur de l’illusion d’optique connue sous le nom de « chambre de Ames », et non à un vague sénateur « carpetbagger »,  comme la référence wikipédiesque ajoutée par Paul invite à le croire.

L’idée sous-jacente était d’évoquer la nature structurale de la corruption comme manifestation de la coexistence de deux lignes de pouvoir hiérarchique, à la manière dont la chambre de Ames engendre une distorsion perceptive en  composant deux échelles de référence parallèles.  Paul ayant redoublé ce coup en organisant un débat …  j’ai laissé tomber, car de fait, il nous a avoué être ces derniers temps « à la foire et au moulin ».



Je reviens sur cette anecdote parce que la revue Esprit présente un dossier sur la corruption et que Paul semble vouloir tenter un pas de côté sous la forme  d'un « Mea culpa », s’il reconnaît avoir sous-estimé le rôle de la corruption, c’est pour ajouter aussitôt  « J’avais tort parce que je n’avais vu chaque fois que la fraude interne à une entreprise isolée et je n’avais pas envisagé l’effet démultiplicateur de la collusion entre de multiples entreprises commettant la même fraude de concert. » . En substance, Jorion présente la corruption comme un facteur moral important, mais continue de croire que la corruption  ne relève pas des causes structurelles de la crise du capitalisme parce qu'il ne pense pas - d'un même mouvement - que le capitalisme est un système de domination et que "la corruption" est effet de la structure hiérarchique des sociétés comme mode de domination. Dans cette perspective, à mon avis, le pouvoir des 1% n’a pas d’envers et donc, le 99%,  pas d'avenir.


De façon tout à fait paradoxale avec ses propres supposés Paul Jorion conclu: « Des escrocs nous ont pris en otage. Ils sont intouchables. Que pouvons-nous faire ? »

L'affaire est à suivre; je reviendrai, ultérieurement,  peut être, la position d'observateur adoptée par Paul Jorion dans le dispositif de l'illusion de Ames.

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